dimanche 9 novembre 2008

L'armée irakienne en héritage

Alors que l’Amérique se prépare à un transfert de pouvoir démocratique d’une administration républicaine à la nouvelle administration démocrate, la question de l’avenir de l’Irak reste posée. Lors de la campagne la position de Barack Obama était fermement arrêtée sur un retrait rapide, cependant le sujet de l’attitude des Etats-Unis par rapport au gouvernement irakien et à ses forces de sécurité -- les Américains vont-ils cesser de soutenir cette composante clé dans la guerre contre la terreur ? -- n’est pas très clair. Il semble peut probable qu’on assiste à un virage à 180° de la part de la nouvelle administration alors que la guerre est gagnée.


Un point sur l’état actuel des forces de sécurité irakiennes s’impose. Depuis mon dernier article en mars (http://ffgop.canalblog.com/archives/2008/03/19/8389107.html), il y a eu quelques changements. Les forces de sécurité relèveront maintenant de trois ministères : celui de la défense (pour les forces terrestre, aérienne et la marine) ; de l’intérieur (pour la police nationale, les unités de police locales et les gardes-frontières) et enfin d’un ministère de lutte contre le terrorisme qui est en cours de création (il regroupera les forces d’opérations spéciales qui sont actuellement rattachées au ministère de la défense et les forces d’intervention d’urgence qui dépendent de chaque provinces et sont actuellement rattachées au ministère de l’intérieur). Cette nouvelle assignation devrait permettre une plus grande efficacité tout en améliorant la balance des pouvoirs au sein des institutions irakiennes et évitant ainsi les risques de dictature militaire.


Vous avez sûrement constaté qu’on ne parle plus de l’Irak aux infos… La plupart des spécialistes s’accordent pour dire que la situation s’améliore et que la démocratie se met en place. Quelle démocratie ? Alors que des élections provinciales sont prévues dans les mois qui viennent, toutes les villes, tous les villages, toutes les communautés ont vu des organes représentatifs se mettre en place. Beaucoup d’établissements scolaires sont reliées à internet, beaucoup sont jumelés avec des écoles américaines, les cours d’anglais ont pris une proportion considérable. Différentes associations assurant la promotion des femmes se sont créées. Des milliers d’associations civiles américaines se sont investies en Irak, des ONG de premier secours, des associations pour aider au « nation building », différents jumelages, d’écoles, de stations de pompiers, de villes… Une société civile irakienne est née et se développe.


L’unité nationale se remet en place, on peut dire que les différentes communautés irakiennes n’ont jamais vraiment été séparées, peut-être que les pouvoirs locaux avaient pris plus d’importance à mesure que le gouvernement national était faible. Le développement d’un gouvernement central fort et démocratique ouvre aujourd’hui à l’Irak les portes d’un avenir prospère. Une grande part de l’unité nationale est conférée par les forces irakiennes de sécurités. En effet, celles-ci, mis à part une entité kurde qui conserve encore une certaine indépendance acquise par 15 ans d’autonomie, sont un mélange des communautés, des officiers kurdes, sunnites ou chiites se retrouvent dans toutes les unités de l’armée et de la police nationale. Si certaines unités ont des effectifs plus important de l’une ou l’autre des communautés cela est dû essentiellement aux régions de leurs recrutements, mais toutes les unités sont en fait pluriethniques et multiconfessionnelles.


Les forces de police se développent, les unités locales chargées des tâches civiles de ce qu’on peut appeler la police « traditionnelle » ou « occidentale » sont en cours de formation à partir des officiers formés par les nouvelles écoles régionales, avec notamment des standards éthiques et de respect des droits de l’homme à l’image de la police américaine. C’est un élément clé de la mise en place d’une société démocratique, des femmes y sont intégrées en nombre significatif (http://thesop.org/index.php?article=1290). Les unités de police nationale et d’intervention, qui participent directement aux combats contre le terrorisme, et ont donc des structures plus militaires, accueillent en grand nombre les anciens soldats des forces armées de Saddam Hussein. La force aérienne irakienne se prépare à une renaissance dans les années à venir, des commandes d’avions de combat F-16, d’hélicoptères Bell 407, EC-635 et Gazelle ainsi que d’avion de transport C-130J et d’avions d’entraînement T-6 sont annoncées (http://www.longwarjournal.org/archives/2008/11/plans_for_iraqi_air.php). De nombreux anciens pilotes de l’ancien régime ont repris du service et les écoles et centres de formation mis en place par la coalition sont à présent opérationnels.


L’armée irakienne compte aujourd’hui 17 divisions, et il est probable que trois autres seront crées ou transférées du gouvernement régional kurde, pour obtenir l’équivalent de cinq corps à quatre divisions, ce qui semble être le standard actuel, à savoir une force d’action rapide (FAR) à quatre divisions et quatre corps d’armée territoriaux à quatre divisions chacun. Deux des divisions officielles sont des unités kurdes en cours de transfert d’autorité du gouvernement régional kurde, mais on sait que le gouvernement kurde disposent encore d’unités militaires qui à terme doivent être rattachées à l’armée nationale de l’Irak, les deux dernières divisions crées au niveau national (17ème et 18ème divisions) intègrent des éléments kurdes et il est probables que les nouvelles divisions qui seront crées fassent de même et qu’on ait pas de transfert d’unités complètes qui posent des problèmes de loyalisme. Aujourd’hui, chaque divisions a une zone territoriale qui a en principe servit de base à son recrutement et qu’elle doit protéger, mais les camps d’entraînements qui sont maintenant en place et les écoles d’officiers ne sont pas rattachés aux divisions et n’ont pas d’attaches territoriales. Donc les soldats affectés à chaque division proviennent en fait de tout l’Irak. A terme, chacune doit devenir modulaire comme dans l’armée américaine, et donc chaque brigade ou bataillon doit pouvoir être rattaché à n’importe quelle division.


Aujourd’hui quatre divisions sont dites « d’intervention rapide », il est probable qu’elle forme l’ossature d’une FAR nationale qui s’ajouterait au quatre corps d’armée annoncés. Ces divisions sont : la 1ère, la 4ème, la 7ème et la 9ème divisions de l’armée irakienne (DAI). Ces unités pourraient à terme ne plus couvrir de zone territoriales. On compte ensuite quatre groupements territoriaux qui pourraient devenir des corps d’armée, vu que l’armée irakienne doit compter quatre corps d’armée d’après les prévisions officielles. Le développement des forces aériennes laisse prévoir cinq brigades d’hélicoptères qui appuieraient les corps d’armée, cela conforte les prévisions de cinq corps d’armée, quatre territoriaux et la FAR.


Au Nord-Ouest, du Nord du Kurdistan jusqu’en Anbar, les 2ème, 3ème et 15ème DAI forment un groupement, la 2ème division, actuellement déployée à Mossoul, est très aguerrie et en sureffectif, il est question de la transférer en Anbar pour la réentraîner et de la transformer en unité « commando », c'est-à-dire à vocation aéromobile, si le standard d’une division commando par corps est respecté. Il est probable que la 2ème division, qui est l’unité en sureffectif de la zone donne naissance à la quatrième division du corps d’armée qui pourrait couvrir la province d’Anbar puisque actuellement il n’y a plus d’unité territorialement rattachée à cette province. La 3ème division, déployée en Ninive fait face à la Syrie. La 15ème division, en cours de transfert, est une unité de montagne qui couvre le Nord du Kurdistan autour de Dahuk, face aux frontières turque et iranienne.


Au Nord-Est, les 5ème, 12ème et 16ème DAI forment un groupement qui pourrait être renforcé par des unités actuellement sous l’autorité du gouvernement régional kurde et est sûrement la base d’un corps mécanisé qui assurera la sécurité de l’Irak et de Bagdad face à l’Iran. La 5ème division qui achève la sécurisation de la province de Diyala, entre Bagdad et la frontière iranienne est une des unités qui a connu le plus de combat de l’armée irakienne. La 12ème achève son réentraînement car elle est formée d’unités auparavant destinées à la défense statique des pipelines, elle est en sureffectifs. C’est le cas aussi de la division qui couvrait la zone, la 4ème, et qui est maintenant rattachée à la FAR. La 16ème division est quant à elle une unité de montagne kurde en cours de transfert qui couvre le Sud du Kurdistan autour de Sulaymania. Il est probable qu’une nouvelle division soit crée à partir des sureffectifs et d’unités kurdes pour couvrir Kirkuk.


S’étendant sur la capitale et vers le Sud, un groupement comprenant les 6ème, 11ème et 17ème DAI existe aujourd’hui, il est possible qu’une autre division soit formée pour couvrir le Sud-Est de Bagdad, et ainsi agrandir la zone du corps armée de Bagdad et réduire un peu celle du corps d’armée Sud qui pourrait plus efficacement couvrir sa zone. Le PC de la 6ème division est relocalisé à Taji, tandis que le Sud-Ouest de la ville est à présent couvert par la nouvelle 17ème division commando, créée à partir d’unités très entraînées issue des 6ème, 11ème, 8ème DAI et d’unités commandos kurdes. La 11ème division qui couvre l’Est de la capitale va probablement être transformée en division blindée et il est probable qu’une quatrième division s’ajoute au corps d’armée de la région de Bagdad.


Le quatrième groupement qui deviendra sûrement un corps d’armée est le « groupement Sud », qui avec la création en cours de la 18ème DAI à Maysan, a atteint la force de quatre divisions. Ce groupement comprend la 8ème DAI qui est une division commando, qui couvre actuellement une grande région au sud de Bagdad de la frontière saoudienne à la frontière iranienne et pourrait avoir une zone de responsabilité un peu moins étendue si celle du corps de Bagdad s’étend. La 10ème division couvre ensuite le Sud-Ouest de cette région, la nouvelle 18ème division qui se met en place à l’Est de la 10ème fera face à l’Iran. Enfin l’extrême Sud du pays, avec la ville de Bassora est couvert par la 14ème division.


Le commandement des forces terrestres irakiennes compte donc 17 divisions actuelles, réparties en une FAR et quatre groupements territoriaux, des unités appartements directement à ces corps d’armées sont en cours de formations. Les divisions sont actuellement réparties comme ceci, les 1ère, 2ème, 4ème, 6ème, 8ème, 17ème et 18ème sont des divisions d’infanterie/commando. Les 3ème, 5ème, 7ème, 9ème, 10ème, 11ème, 12ème et 14ème sont des divisions blindées/mécanisées. Et les 15ème et 16ème sont des divisions de montagne. Des commandes de chars M-1 et de LAV sont déjà officielles, l’armée irakienne est donc bien en passe de devenir un acteur régional majeur et probablement un atout dans la guerre contre la terreur. A condition que le prochain président américain ne veuille pas se retirer trop vite.

mercredi 5 novembre 2008

Le choix populaire

Je suis un inconditionnel de la démocratie, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, même si le choix n’est pas le mien… Il ne faut rien dramatiser, les Etats-Unis sont une fédération décentralisée et appliquent la séparation des pouvoirs. C'est-à-dire que ce n’est pas demain la veille que Barack Obama ou le Parti Démocrate pourront interdire les armes par exemple. Tous les spécialistes des Etats-Unis savent que les décisions prise par le gouvernement et qui s’appliquent à la société ne peuvent être appliquées que si elles sont le fruit d’un large consensus.

Au niveau international, les officiers de l’armée et par exemple le général Petraeus reste en poste et la stratégie ne changera pas totalement du jour au lendemain. Il va bien falloir que Barack Obama, maintenant qu’il est élu, mette à jour sa stratégie, on ne vit pas dans un monde où « tout le monde est beau et gentil », discuter avec tout le monde c’est bien, mais est-ce que cela résout les problèmes ?


J’ai toujours été pragmatique, je jugerai les actions de l’administration Obama sur pièce, en souhaitant le meilleur pour l’Amérique et le monde.

vendredi 31 octobre 2008

Les élections vues de Philadelphie

Autant vous le dire tout de suite je ne sais pas qui gagnera mardi prochain. Je peux vous dire qu’à la télévision et dans la rue c’est surtout d’Obama qu’on entend parler ici. Les démocrates convaincus et les blacks vont voter pour Obama, c’est clair, mais après ? Les sondages donne aussi la victoire à Obama, ainsi que les Français… Vu les deux dernières expériences on peut espérer la victoire de McCain…

Il me semble important de rappeler quelques faits : les Américains ne vont pas se décider sur des paillettes, c’est des faits qui les font changer d’avis. On peut se demander pourquoi ceux qui ont donner la majorité à Bush en 2000 et en 2004, choisiraient Obama.

Donc les faits. Pour Obama : sa jeunesse, son style, son discours, le soutien des démocrates, des médias et des « stars ». Contre Obama dans son projet : son colistier -- je pense qu’il ne lui apporte rien, voir qu’il le dessert ; son inexpérience que tout le monde reconnaît, et son passé -- il est poursuivi par tout un tas de faits et de personnes qui mettent en avant son ancrage à gauche voir très à gauche, son colistier étant classé bien à gauche aussi, or les élections américaines se remportent au centre.

En ce qui concerne McCain, contre lui : son age, un style pas trop attirant, le fait qu’il succède à deux mandats républicains et que George Bush n’a pas une très bonne image. Pour McCain : l’image positive de sa colistière, la cohérence de ses propos, son passé de héros du Vietnam et d’homme politique indépendant, respecté et respectable. Il a notamment été au cœur des révolutions de velours qui ont démocratisés les pays d’ex-URSS (Ukraine et Géorgie notamment).

Pour ce qui est de l’impopularité de George W. Bush, en gros en 2000 et en 2004 on nous a déjà servi la même soupe, à savoir que Bush serait un extrémiste qui n’est populaire que chez une fraction d’Américains excessifs et ultra-conservateurs. On nous présente la politique de Bush comme un échec sur toute la ligne, la guerre en Irak comme un bourbier duquel il faut se retirer. Eh bien moi je ne suis pas du tout convaincu par ce discours. La plupart des Américains savent bien que Bush a plutôt réussit au niveau économique, que la crise actuelle n’est pas due à ses décisions, en fait les Américains savent bien que l’Etat ne dirigent pas l’économie aux Etats-Unis, et ne le veulent pas. Concernant la guerre en Irak je ne suis pas convaincu du tout que les Américains veulent partir, il faut se souvenir du traumatisme du Vietnam qui n’est pas si loin (et c’est un bon point pour McCain), beaucoup d’Américains n’ont jamais voulu la défaite et une majorité d’Américains n’a accepté le retrait que parce que cette guerre envoyait mourir des appelés qui ne le voulait pas. Aujourd’hui, d’une part l’armée américaine est composée de professionnels, mais le nombre de tués au combat est à peine plus élevé qu’en temps de paix, alors que deux guerres majeures se déroulent en Irak et en Afghanistan.

samedi 25 octobre 2008

John McCain héros de la guerre du Vietnam

John McCain était pilote de A-4 Skyhawk (bombardier) dans l’US Navy et participait à l’opération « Rolling Thunder », les bombardements stratégiques sur le Nord-Vietnam pour inciter celui-ci à renoncer à son aide au Vietcong, la guérilla communiste qui menait une guerre subversive au Sud. Il commença sur « tour of duty » au Vietnam en 1967, en juillet, il servait à bord du porte-avion Forrestal et a été au cœur du plus grave accident de l’US Navy, un incendie a failli faire couler le porte-avion. McCain se trouvait alors dans son avion armé et avec le plein sur le pont. Quand le A-4 s’est transformé en boule de feu, McCain a réussi à en sortir et à sauter plus loin où il a reçu des éclats lorsque les bombes de son Skyhawk ont explosées.


Mais ce n’était que le début des épreuves pour John McCain, le Forrestal n’étant plus opérationnel, ses pilotes volontaires rallièrent un autre porte-avion, l’Oriskany qui participait au bombardement d’Hanoï et dont les Squardons avaient subi de lourdes pertes. En effet Hanoï était alors protégée par des missiles SAM soviétiques et les avions de l’époques n’avaient pas de leurres et emportaient des bombes qu’il fallait larguer précisément sur l’objectif, quand celui-ci était un pont, comme dans le cas qui nous intéresse, cela équivalait à jouer à la roulette russe…


Le 26 octobre 1967, alors qu’il participait à sa 23ème mission de bombardement sur le Nord-Vietnam, son avion fut atteint par un missile qui détruisit son aile droite. Il s’éjecta et eut les deux bras et la jambe gauche fracturés lors de l’éjection. Prisonnier de guerre et fils de l’amiral commandant en chef de la marine pour le Pacifique, il eut un traitement « spécial » de la part des Vietnamiens qui essayèrent de l’utiliser, il fut maltraité et battu puis soigné, alternativement pour essayer de l’amadouer. Après cinq ans et demi passé dans les geôles nord-vietnamiennes sous un régime quasi-concentrationnaire, il est libéré le 14 mars 1973.Il garde à vie les marques des tortures et des mauvais traitements qu’il a subis.


Aujourd’hui il est l’un des hommes politiques américains qui a le mieux compris la guerre en Irak.

Philadelphia

Philadelphie est la sixième ville des Etats-Unis avec près de 1'450'000 habitants dans la commune (Philadelphia City) et quelque 5'950'000 habitants dans son aire métropolitaine (PMSA de Philadelphie–Camden–Wilmington). Surnommée Philly, c’est une ville de l'État de Pennsylvanie, située au nord-est des Etats-Unis, entre New York et Washington DC. Centre historique, culturel et artistique majeur aux États-Unis, Philadelphie est également un grand port industriel sur le fleuve Delaware qui se jette dans l’océan Atlantique. Fondée en 1682, elle fut au XVIIIe siècle la ville la plus peuplée des treize colonies avant de devenir pour un temps la capitale des États-Unis. A présent, Philadelphie est la principale métropole de l'État de Pennsylvanie, dont la capitale est Harrisburg. Enfin, le nom de la cité, choisi par William Penn, signifie « la ville de l’amour fraternel », car elle fut un îlot de tolérance religieuse et le berceau de la philosophie qui donna naissance aux Etats-Unis.

La ville est bâtie sur un plan en damier, avec des rues qui traversent toute la ville, orientées Nord/Sud, Est/Ouest. Au centre de la ville actuelle se trouve City Hall, la « mairie », à l’intersection de Market et Board Streets. En fait c’est un grand bâtiment carré avec une cours intérieure, style Second Empire, on entre dans cette cour par quatre portes qui donnent sur les rues, on peut s’y asseoir, il y a des tables, et il y a des accès aux stations de métro. La ville s’est développée des bords du fleuve Delaware vers l’Ouest, et la ville historique, dont Independence Hall où fut proclamée l’indépendance le 4 juillet 1776, se trouve à l’Est au niveau de la 5ème rue, les rues orientées Nord/Sud sont toutes numérotées et sont parallèles d’Est en Ouest sauf Board Street qui bien qu’elle soit parallèle aux rues numérotées porte un nom (pour le centre ville, car autour les rues porte des noms).

Juste à coté se trouvent des bâtiments de Temple University (la grande université de Philadelphie) et Thomas Jefferson University (qui est un hôpital universitaire). Dans la tradition américaine de diversité il y a une vingtaine d’universités à Philadelphie et pas vraiment de centralisation. L’université de l’Etat de Pennsylvanie c’est Penn State et elle se trouve au centre de l’Etat à quatre heures de route de Philadelphie.

Juste à coté de City Hall on peut accéder à Suburban Station, la gare, connectée au métro, aux trolley et aux trains régionaux, c’est la SEPTA qui gère tout ça. Mais ce n’est pas des trains que je veux parler maintenant, c’est de la gare, en fait c’est plus un centre commercial, un lieu où on peut manger, plein de bonnes choses, des pizzas, des salades, des hamburgers, des cheesesteaks, des cafés, des donuts, chinois, italien, japonais, mexicain, il y a pour tout les goûts, et on retrouve ces Food Courts un peu partout aux Etats-Unis, en général les tables sont mutualisés entre les différents restaurants, mais c’est pas toujours le cas.

Je vous parlerai prochainement de l’histoire de Philadelphie, de William Penn à l’adoption de la Constitution. Et des services publics américains, qui contrairement à l’idée reçue en France sont très développés mais pas du tout dans la même optique.

mardi 21 octobre 2008

Fishtown

Voilà déjà un mois que je suis ici, le temps passe vite. Depuis hier il fait plus froid la nuit, enfin jusqu’au 20 octobre il a fait aussi chaud, voir plus chaud, que l’été en France. Ici le quartier s’appelle Fishtown, un ancien nom qui rappelle que les Américains étaient des marins-pêcheurs. On est au Nord-Est de Philadelphie le long du fleuve Delaware, à 5 minutes il y a Port Richmond où se trouve le centre commercial, c’est le nom du port industriel sur le Delaware, mais je crois qu’il n’est plus trop en activité. La grande rue c’est Aramingo Avenue avec plusieurs restaurants et grandes surfaces.


A midi j’ai mangé pour $6.63 une grosse salade à Arby’s (une sorte de McDo) avec du fromage, du poulet, des pommes, du raisin et des cranberries. Et ensuite j’ai été à Dunkin’ Donuts prendre un café et un muffin pour $3.30 un grand café à la cannelle et un muffin aux myrtilles. Hier je suis allé à IHOP, ça fait déjà 3 fois que j’y vais, c’est la maison internationale des pancakes. La semaine dernière, pour $13 j’ai eu 3 pancakes, 3 saucisses, 3 tranches de bacon grillé (en fait c’est comme du lard chez nous), 2 oeufs et des pommes de terre râpées grillées. Hier, pour $20 j’ai eu 3 pancakes et une grosse Ceasar Salad que j’ai eu du mal à finir.


Toute la ville est constituée de rues qui se croisent à angle droit, ce qui fait que certaines rues d’ici vont jusqu’au centre ville, en fait il faut pas croire parce que c’est la même rue que c’est à côté. Ici la plupart des rues sont des « petites » rues à sens unique, sans marquage au sol (ça fait des économies), en fait elles sont plus large qu’une route normal à 2 voies française, de chaque côté il y a des voitures garées, l’une derrière l’autre, bien que je n’ai pas vu de policier, et au milieu il y a la place pour les voitures qui passent et même quand une voiture est à l’arrêt en double file et un peu serrée, ceux qui passent peuvent la doubler sans problème. Je n’ai pas encore vu d’altercation entre conducteurs.


Pour ce qui est des voitures, ici il y a beaucoup de « trucks » (comprenez pick-up), Dodge, Ford, Chevrolet, GMC, quelques Nissan, les Hummer ou les Grand Cherokee paraissent petits à côté. Pour ce qui est des berlines beaucoup de japonaises : Honda et Toyota principalement, et surtout des américaines : Dodge, Chevrolet, Oldsmobile et des autres marques que je connais pas, peu d’européennes et seulement des grosses Mercedes ou Audi.


Dans les magasins ils y a un très grand choix, en général 10 sortes ou plus d’un produits, certaines choses sont un peu déconcertantes pour un Français, il y a un grand choix de farines, toutes complètes avec des trucs en plus, de blé, de maïs, de pomme de terre ; par contre peu de choix de sucre, pas de sucre vraiment complet (étonnant pour un pays producteur de sucre) ; le chocolat en tablette ou en bouteille (pas en poudre) pour faire du chocolat au lait ou pour mettre sur un peu tout c’est Hershey (le nom d’un ville pas loin de Philadelphie où il y a une grande marque de chocolat du même nom). En général les produits dans les magasins coûtent moins cher qu’en France et en plus ils sont vendus dans des quantités doubles ou plus.


Comme c’est bientôt halloween beaucoup de maisons sont décorées et on se croirait dans un dessin animé. Il y a beaucoup d'églises, avec des cimetières à côté, beaucoup d'écoles et de jardins d'enfants, mais peu de bâtiments publics (mairies, préfectures, etc.).


vendredi 3 octobre 2008

Le débat des candidats vice-présidents

Je viens de regarder le débat entre les deux candidats à la vice-présidence, Sarah Palin et Joe Biden. Je trouve que Sarah Palin l’a emporté sur toute la ligne, elle avait un discours clair, elle savait ce qu’elle disait, elle parlait vrai. Dans un style très sympathique, d’ailleurs ma propriétaire l’a rencontré il y a quelques jours au centre-ville de Philadelphie et elle l’a trouvé aussi très sympathique et qui reste à la portée des gens, elle ne se sent pas supérieure, elle est étrangère à cette classe de politiciens de Washington, elle l’a d’ailleurs dit ce soir. Pour ceux qui disaient que Sarah Palin n’était pas au point sur ses dossiers et qu’elle était sur le point de craquer le démentit est indiscutable.


J’ai trouvé que Biden était constamment sur la défensive, soit en défendant son « ticket » -- lui et Obama -- en expliquant qu’ils allaient pas faire ce qu’on croyait qu’ils allaient faire, en expliquant qu’ils allaient créer des emplois en augmentant les impôts et développer l’indépendance énergétique des Etats-Unis -- alors qu’ils ont toujours été contre les recherches et les exploitations pétrolières, gazières ou de charbon en Amérique… Soit en essayant de convaincre les gens que John McCain n’était pas celui qu’il prétend -- le « maverick » (on peut le traduire par franc-tireur). Or on connaît McCain, il a une histoire derrière lui et les Américains, comme les journalistes, peuvent aisément constater que son discours et celui de sa colistière sont cohérents -- même si ils ne plaisent pas à tout le monde. Franchement je cherche toujours le discours d’Obama…

jeudi 2 octobre 2008

Octobre 2008, élection présidentielle dans un mois


Ce soir, aura lieu le débat entre Sarah Palin et Joe Biden, les deux candidats à la vice-présidence. Laissons-là les suppositions sur ce débat, on verra sur place et je vous ferai un compte-rendu après.

Pour l’instant il me semble utile de faire le point sur deux sujets importants qui sont au cœur de l’actualité et qui sont mal compris des Français. Le premier a été abordé lors du débat présidentiel de vendredi dernier, il s’agit de la finalité de l’engagement militaire américain dans la guerre contre la terreur. Le second est en train de se développer, il s’agit de la crise financière, qui en est responsable et comment la résoudre. J’ai eu la chance de visionner l’intégralité du débat McCain-Obama, à tête reposée et en Américain.

Donc le point qui m’a semblé le plus important dans ce débat -- dont le sujet défini à l’avance était la politique étrangère -- fut la vision différente des candidats sur la guerre contre la terreur et de son pendant irakien. John McCain a expliqué aux Américains la position que je défend depuis longtemps sur le blog des Amis du Parti Républicain (http://ffgop.canalblog.com/), à savoir qu’une issue victorieuse de la guerre contre la terreur passe obligatoirement par la promotion de la démocratie au Moyen-Orient et que la victoire de la démocratie en Irak est une grande défaite pour al-Qaida. Que la victoire en Irak va aussi avoir des conséquences positives sur la situation en Afghanistan, et notamment parce que le général David Petraeus, qui était le commandant de la Force multinationale en Irak et l’artisan de la nouvelle stratégie contre-insurrectionnelle qui a conduit à la victoire en Irak, a pris le commandement du Central Command, le commandement américain pour tout le théâtre d’opération du Moyen-Orient. Barack Obama a défendu les idées qu’il défend depuis longtemps, il a dit que la guerre contre le terrorisme n’avait rien à voir avec l’Irak et que les Américains n’avaient rien à y faire. McCain lui a fait remarqué que le général Petraeus n’était pas de cet avis.

Honnêtement j’ai trouvé le discours de McCain plus cohérent, Obama paraissait plus à l’aise pour s’exprimer et pour faire ses démonstrations, mais il est apparu aussi moins sûr de ses choix et des raisons de ses choix. Maintenant en quoi cela va-t-il jouer ? Peut-on dire qu’il y a un gagnant et un perdant à l’issue de ce débat ? Je pense qu’il est trop tôt pour le dire.

Le second point que je voudrais aborder est celui de la crise financière. Actuellement, on entend beaucoup les Démocrates, dont Nancy Pelosi, qui mettent sur le dos des Républicains la crise. Or de plus en plus de gens connaissent la vérité et savent que cette crise est le fruit de d’une politique menée par l’administration Clinton et que les Démocrates ont toujours soutenue au Congrès même lorsque des Représentants républicains ont tirés la sonnette d’alarme.

Il faut bien voir qu’ici aux Etats-Unis, ce n’est pas le Président, ni son gouvernement (« l’administration ») qui décident -- ce sont eux qui exécutent la loi -- mais c’est le Congrès qui vote la loi, et dans le cas présent, comme le Congrès a longtemps été démocrate la marge de manœuvre de George W. Bush et des Républicains étaient très étroite.

Maintenant il ne faut pas oublier que nous sommes en pleine campagne présidentielle, dans la dernière ligne droite où chaque candidat essaye de récupérer l’évènement à son avantage, en plus comme les élections se passe toutes en même temps, les Représentants et les Sénateurs qui sont en campagne aussi refusent de voter un plan qui ferait payer les erreurs des dirigeants par le peuple tout en leurs laissant la possibilité de refaire les mêmes erreurs. Un système qu’en France on appelle « responsable mais pas coupable », mais que le fréquent retour devant les électeurs, et le fait que les votes au Congrès ne sont pas secret, limite ici très sérieusement.

lundi 29 septembre 2008

2008 NL East Division Champs



Samedi je suis allé voir le premier match de baseball de ma vie. Il faut dire « baseball game », ça dure 3 heures dans un stade de 45'000 personnes. J’ai eut de la chance car c’était un match historique, les Phillies (l’équipe de Philadelphie) en remportant leur second match d’une série de trois contre les Nationals (l’équipe de Washington DC) ont été couronnés champions de la Division Est de la Ligue Nationale.



Le nouveau stade des Phillies (il a 3 ans) est impressionnant, on était tout en haut, faut pas avoir le vertige. Lors des principales actions tout le monde se lève et agite une petite serviette pour soutenir les Phillies. Il y a pas de tribune pour les supporters adverse, en fait c’est plus comme une fête foraine. Ici les gens sont en famille, il y avait même beaucoup de filles de mon age (ce qui m’a un peu surpris), il y a plein de stands dans le stade pour acheter des boissons, des cacahouètes (une tradition), des sandwichs, en fait tout au long du match on se lève pour laisser les gens passer.



Lors de la victoire ils ont tous crié, embrassades, feux d’artifices, la cloche de la liberté (« liberty bell », le symbole de Philadelphie et des Phillies) dont un emblème orne le stade qui se met à sonner. Ensuite tout le monde est reparti calmement, il y avait un grand parking à vider où j’ai pu voir un échantillon du parc automobile américain. Il n’y avait pas plus de policiers que ça, mais tout c’est déroulé dans l’ordre.

mardi 23 septembre 2008

Special Report from Philadelphia

23 septembre -- j’habite une jolie petite maison à 5 minutes du centre-ville de Philly, la propriétaire me dit que c’est petit mais c’est plus grand que mon appartement de Nancy. Les écureuils passent dans la cour, j’ai vu beaucoup d’écureuil depuis que je suis ici. Il fait bon, encore un peu chaud, mais c’est supportable.

A Philadelphie j’ai retrouvé ce que j’aime en Amérique, la « culture de l’excellence », les restaurants et les magasins, avec un choix énorme. Les restaurants sont en général spécialisés, certains font les breakfasts comme International House of Pancakes (IHOP), d’autres les glaces comme Friendly’s, d’autres des pâtisseries comme Au bon pain (et les pâtisseries sont meilleurs qu’en France !).
Il y a des restos chinois, japonais, italiens. Des restos pour les salades, des steakhouses, des spécialistes du hamburger ou du cheesesteak (je suis à Philly et c’est la spécialité), un sandwiche avec du steak et du fromage auquel on peut ajouter des oignons, des champignons, du piment, suivant les recettes.

Les Américains sont en général gentils, à Philadelphie les supporters de campagne que j’ai vu sont tous pour Obama, et sont content de voir un Français (je ne leur ai pas dit que j’étais pour McCain).

Je vais essayer de vous écrire une fois par semaine pour vous rapporter mon expérience en Pennsylvanie.

mardi 17 juin 2008

L’AEF pour « finir le job »


La participation des États-Unis pendant la Première Guerre mondiale est souvent mal connue et mal comprise en France. Lors du vote de la déclaration de guerre officielle, le 6 avril 1917, par le Congrès des États-Unis, ceux-ci sont déjà engagés aux côtés des démocraties et de nombreux citoyens américains combattent aux côtés de l'Entente.


Alors que le traité de Brest-Litovsk sur le Front de l'Est permit aux Empires centraux de concentrer leurs forces sur un seul front et de disposer d'une supériorité numérique temporaire grâce à laquelle ils purent lancer des offensives importantes en France au printemps 1918, l'arrivée de l'American Expeditionary Force (AEF) sur le terrain fut l'une des clés de la victoire de la Triple-Entente. Lors de l'armistice, le 11 novembre 1918, environ 2 millions de soldats américains étaient en France, dont 1 million déjà engagé dans les combats. Deux autres millions étaient aux États-Unis dans les camps d'entraînement. Les plans prévus par Foch, Pétain et Pershing pour 1919 prévoyaient l'engagement de 4,5 millions de soldats américains dans les offensives de la victoire qui les mèneraient au cœur de l'Allemagne.


En 1776, les Etats-Unis ont été créé avec la volonté de tourner le dos à la Vieille-Europe, à ses guerres, à sa misère et à son arbitraire. Pourtant en 1917 les Américains s’engagent dans la guerre au côté des démocraties, pour le triomphe du droit et de la liberté, « to help finish the job » selon une expression courante en Amérique. L’idée est en effet de faire de l’Europe un continent démocratique et pacifié, qui au coté de l’Amérique éclairera l’humanité vers un monde meilleur.


Dans le cadre de l’engagement américain sur le front français, l’interlocuteur de Pershing est le général Pétain. Commandant en chef les armées françaises du Nord et du Nord-Est. Pétain est l’homme qui a organisé la défense de Verdun, il connaît parfaitement ce secteur. Pour dégager Verdun et reprendre l’initiative il sait qu’il faut réduire le saillant de Saint-Mihiel et faire sauter le verrou allemand de l’Argonne. Il sait aussi, mieux que quiconque, que l’armée française est épuisée et qu’elle n’a plus les moyens humains et matériels de lancer ces offensives.


Pour les Américains ces offensives sont l’occasion de devenir les artisans de la victoire. Elles leurs offrent la possibilité de gagner leurs lettres de noblesse sur des champs de bataille parmi les plus célèbres de la guerre, où tellement de sang a déjà coulé sans réussir à percer les lignes allemandes.

Dès le mois de septembre 1914, les Allemands avaient cherchés à prendre Verdun en tenaille par le Sud, le saillant de Saint-Mihiel s’était ainsi formé. C’est là que se trouvent la fameuse Crête des Éparges et la Tranchée de Calonne. Les soldats français et allemands y ont connu l’enfer et l’absurdité d’une stratégie du XIXe siècle où on pense emporter la décision en envoyant à la mort un plus grand nombre d’hommes que l’adversaire. Le mépris de la vie humaine a atteint un degré inimaginable dans cette guerre industrielle. Les Américains vont montrer que leurs méthodes sont plus efficaces pour emporter la décision.


Après que la dernière grande offensive allemande ait, de mars à juillet 1918, cherché à percer le front en France, l'heure de la contre-attaque a sonné.

Celle-ci commence le 18 juillet, en direction de Fère-en-Tardenois : les alliés ont rassemblé 2’000 canons, toute l’aviation disponible et prés de 500 chars, réunis dans le plus grand secret au cœur de la forêt de Villers-Cotterêts. Totalement surpris, les Allemands refluent sous la pression. Une fois Château-Thierry reprise, la poussée devient générale et Ludendorff est contraint de revenir à son point de départ. Les Américains de Pershing apparaissent désormais en masse sur le front.


Le 8 août, 12 divisions britanniques et 15 françaises attaquent pour dégager la voie ferrée Paris-Amiens : les alliés progressent de 15 kilomètres et la panique s’empare des Allemands qui doivent retraiter en désordre. L’effet est catastrophique et Ludendorff, qui propose sa démission au Kaiser, parle de « jour de deuil de l’armée allemande », c'est la fin de l'espoir allemand d'une victoire.


Du 12 septembre 1918 au 15 septembre 1918, a lieu la première grande offensive des Américains

avec l'aide des Français. Elle a pour but la reprise du saillant de Saint-Mihiel, le site des Éparges est libéré, grâce à l’offensive de la Première armée américaine qui libère le saillant. Le 14 septembre 1918, les Américains sont à Fresnes-en-Woëvre : les Éparges ne sont plus aux mains des Allemands.

Dix jours plus tard, 500’000 Américains, 100’000 Français, 2’780 pièces d'artillerie, 380 chars et 840 avions s'engagent dans l'offensive Meuse-Argonne.


Malgré de lourdes pertes, du 26 septembre au 10 novembre la progression victorieuse rejette les Allemands au nord du département de la Meuse. Cet engagement massif des Américains, près d'un million passent en Meuse, accélère la fin de la guerre. Ici, ils livrent la première grande bataille hors de leur pays.


Pour les Américains la conclusion du conflit par le Traité de Versailles amène une amère désillusion. L'impression que les vainqueurs européens de la guerre ne partagent pas les idéaux américains conduit le Congrès à rejeter le Traité de Versailles et à refuser l'entrée des États-Unis à la Société des Nations.

Les États-Unis, et notamment le président Wilson, veulent construire une Europe démocratique qui respecte « le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » comme il l'indique dans son discours du 8 janvier 1918 où il présente en quatorze points son programme pour mettre fin à la Première Guerre mondiale et reconstruire l'Europe.


Malgré l'investissement massif des États-Unis, les Américains n'ont pas réalisé leur objectif. L'Europe pacifiée ne commencera à voir le jour qu’après la Deuxième Guerre mondiale avec l'OTAN et ne deviendra finalement une réalité qu’après la chute du mur de Berlin et la libération de l'Europe de l'Est. Il faudra encore que l'Amérique consente d'énormes sacrifices pour que le continent européen connaisse la démocratie et la paix. La réunification de l’Europe a lieu après la chute du mur de Berlin en 1989, 71 ans après l’armistice de 1918.


Le cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon, c'est celui où repose le plus grand nombre de militaires américains décédés en Europe au cours des deux guerres mondiales avec un total de 14 246 soldats enterrés dans cette nécropole.


Le monument de Montsec est érigé au sommet de la butte témoin qui domine le panorama des offensives menées par l'armée américaine sur le site de Saint-Mihiel (commune située à environ quinze kilomètres à l'ouest de Montsec) lors de la Première Guerre mondiale, du 12 au 15 septembre 1918 et du 9 au 11 novembre 1918.se veut aussi le symbole de la coopération entre armée française et américaine ayant permis la reconquête de Saint-Mihiel. Il a été érigé et est entretenu par l'American Battle Monuments Commission des États-Unis.