Ce soir, aura lieu le débat entre Sarah Palin et Joe Biden, les deux candidats à la vice-présidence. Laissons-là les suppositions sur ce débat, on verra sur place et je vous ferai un compte-rendu après.
Pour l’instant il me semble utile de faire le point sur deux sujets importants qui sont au cœur de l’actualité et qui sont mal compris des Français. Le premier a été abordé lors du débat présidentiel de vendredi dernier, il s’agit de la finalité de l’engagement militaire américain dans la guerre contre la terreur. Le second est en train de se développer, il s’agit de la crise financière, qui en est responsable et comment la résoudre. J’ai eu la chance de visionner l’intégralité du débat McCain-Obama, à tête reposée et en Américain.
Donc le point qui m’a semblé le plus important dans ce débat -- dont le sujet défini à l’avance était la politique étrangère -- fut la vision différente des candidats sur la guerre contre la terreur et de son pendant irakien. John McCain a expliqué aux Américains la position que je défend depuis longtemps sur le blog des Amis du Parti Républicain (http://ffgop.canalblog.com/), à savoir qu’une issue victorieuse de la guerre contre la terreur passe obligatoirement par la promotion de la démocratie au Moyen-Orient et que la victoire de la démocratie en Irak est une grande défaite pour al-Qaida. Que la victoire en Irak va aussi avoir des conséquences positives sur la situation en Afghanistan, et notamment parce que le général David Petraeus, qui était le commandant de la Force multinationale en Irak et l’artisan de la nouvelle stratégie contre-insurrectionnelle qui a conduit à la victoire en Irak, a pris le commandement du Central Command, le commandement américain pour tout le théâtre d’opération du Moyen-Orient. Barack Obama a défendu les idées qu’il défend depuis longtemps, il a dit que la guerre contre le terrorisme n’avait rien à voir avec l’Irak et que les Américains n’avaient rien à y faire. McCain lui a fait remarqué que le général Petraeus n’était pas de cet avis.
Honnêtement j’ai trouvé le discours de McCain plus cohérent, Obama paraissait plus à l’aise pour s’exprimer et pour faire ses démonstrations, mais il est apparu aussi moins sûr de ses choix et des raisons de ses choix. Maintenant en quoi cela va-t-il jouer ? Peut-on dire qu’il y a un gagnant et un perdant à l’issue de ce débat ? Je pense qu’il est trop tôt pour le dire.
Le second point que je voudrais aborder est celui de la crise financière. Actuellement, on entend beaucoup les Démocrates, dont Nancy Pelosi, qui mettent sur le dos des Républicains la crise. Or de plus en plus de gens connaissent la vérité et savent que cette crise est le fruit de d’une politique menée par l’administration Clinton et que les Démocrates ont toujours soutenue au Congrès même lorsque des Représentants républicains ont tirés la sonnette d’alarme.
Il faut bien voir qu’ici aux Etats-Unis, ce n’est pas le Président, ni son gouvernement (« l’administration ») qui décident -- ce sont eux qui exécutent la loi -- mais c’est le Congrès qui vote la loi, et dans le cas présent, comme le Congrès a longtemps été démocrate la marge de manœuvre de George W. Bush et des Républicains étaient très étroite.
Maintenant il ne faut pas oublier que nous sommes en pleine campagne présidentielle, dans la dernière ligne droite où chaque candidat essaye de récupérer l’évènement à son avantage, en plus comme les élections se passe toutes en même temps, les Représentants et les Sénateurs qui sont en campagne aussi refusent de voter un plan qui ferait payer les erreurs des dirigeants par le peuple tout en leurs laissant la possibilité de refaire les mêmes erreurs. Un système qu’en France on appelle « responsable mais pas coupable », mais que le fréquent retour devant les électeurs, et le fait que les votes au Congrès ne sont pas secret, limite ici très sérieusement.
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