Soldats américains qui ont participé à l'attaque en Champagne, juillet 1918
Plusieurs manifestations d’envergure vont émailler cette année et notre blog se devait de s’en faire le relais, nous espérons que tous les amis de l’Amérique relayeront nos informations et que l’occasion de rappeler aux Français ce qu’ils doivent aux Etats-Unis sera riche d’échanges mutuels. D’ors et déjà le Conseil général de Meuse à mis en place un site consacrés aux commémorations.
Débarquement de troupes américaines dans le port de St-Nazaire en juin 1917
L’amitié franco-américaine remonte à l’engagement de La Fayette et à l’indépendance des Etats-Unis en 1776. A l’occasion du centenaire de cette indépendance, alors que la France vient tout juste de retrouver un régime républicain, des républicains français offre la Statue de la Liberté pour commémorer le centenaire de l'indépendance américaine et en signe d'amitié entre les deux nations. Même si cette initiative est d’ordre privée, les fondateurs de la Troisième République, dont plusieurs étaient réfugiés aux Etats-Unis sous le Second Empire, appuyèrent l’évènement qui devint rapidement national. A cette époque la France vit dans l’esprit de la revanche de la défaite de 1870 qui a séparé l’Alsace et la Moselle de la Patrie. Les Etats-Unis quand à eux viennent de connaître une guerre civile très meurtrière de 1861 à 1865.
L’Amérique a été fondée comme la société qui abandonnait en Europe les conflits d’un autre age. Elle se veut le berceau de la liberté et de la prospérité, le pays du commerce, où les hommes peuvent avoir la chance de réussite qu’on ne leur donne pas ailleurs. Le corollaire de l’idéal américain est l’isolationnisme : les Américains, sûrs de leurs valeurs et de la justesse de leur vues, ne souhaitent pas être entraînés dans un conflit qui, pensent-ils au départ, ne les concernent pas. Pourtant l’opinion publique américaine se mobilise pour aider les démocraties. La guerre sous-marine entreprise par les Allemands fait des victimes américaines, mais devant le risque de voir les Etats-Unis entrer dans la guerre, l’Allemagne décide d’arrêter les opérations sous-marines. Les Etats-Unis approvisionnent les démocraties en énergie, matières premières, produits industriels et alimentaires et leurs prêtent l’argent nécessaire à financer l’effort de guerre.
Le 31 janvier 1917, l'Allemagne décrète à nouveau « la guerre sous-marine à outrance », suspendue dix-huit mois plus tôt après le torpillage du Lusitania et les menaces de représailles des États-Unis. Le Kaiser veut entraver l'approvisionnement de la Grande-Bretagne et de la France pour les obliger à réclamer la paix. Désormais, les sous-marins allemands peuvent couler les cargos américains, même en dehors de la zone de guerre et bien qu'appartenant à un pays neutre. Le 1er février 1917, Wilson rompt les relations diplomatiques avec l'Allemagne, espérant que cela suffira pour la faire renoncer à ses projets. Il n'en est rien. Le 13 mars, les navires marchands reçoivent l'autorisation de se munir de canons. Le 19, l'inévitable se produit : les Allemands coulent le Viligentia. Le 20, Wilson est résolu à l'intervention armée contre l'Allemagne et le 2 avril 1917, il demande au Sénat de voter la déclaration de guerre. Le 6 avril 1917, à 13 h 18, le Congrès vote la guerre par 373 voix contre 50. Le président Wilson proclame alors : « L'Amérique doit donner son sang pour les principes qui l'ont fait naître... »
La participation américaine à la guerre devient effective avec l'arrivée le 13 juin 1917 du général Pershing et de son état-major qui vont commander l'American Expeditionnary Force, le Corps expéditionnaire américain envoyé en Europe. Lorsque les Allemands passent à l'attaque en mars 1918, grâce aux renforts venu du Front de l’Est où un armistice a été signé avec la Russie alors en pleine guerre civile, les unités américaine sont alors engagées aux côtés des alliés. A l'occasion de cette grande offensive allemande, le général Pershing déclare au général Foch, lors d'une réunion sur le front, le 28 mars : « Je viens pour vous dire que le peuple américain tiendrait à grand honneur que nos troupes fussent engagées dans la présente bataille. Je vous le demande en mon nom et au sien. Il n'y a pas en ce moment d'autres questions que de combattre. Infanterie, artillerie, aviation, tout ce que nous avons est à vous. Disposez-en comme il vous plaira. Il en viendra encore d'autres, aussi nombreux qu'il sera nécessaire. Je suis venu tout exprès pour vous dire que le peuple américain sera fier d'être engagé dans la plus belle bataille de l'histoire »
Le 13 juin 1917, arrivée du général Pershing à Boulogne
En juillet 1918, 20 divisions commandées par le général Pershing, sont prêtes à entrer en action sur le territoire français. Les Américains n’étaient pas vraiment considérés comme des soldats par les Européens, ils étaient « des civils en uniforme » et les Français et les Anglais auraient voulu que les soldats américains viennent renforcer les unités alliées et non qu’ils constituent des unités séparées avec leurs officiers. Cependant ils montrent dès les premiers engagements une valeur militaire qui impressionne favorablement leurs instructeurs français.
Visite dans un camp américain en France
En août 1918, l'armée américaine en France représente 32 divisions de 27’000 hommes. Certes elles ne sont pas toutes opérationnelles. Mais dans la contre-offensive de juillet août, les divisions en action obtiennent des succès en Woëvre et en Argonne. Lors de l’armistice du 11 novembre 1918 deux millions de soldats américains sont en France dont un million dans le département de la Meuse.
Nous verrons dans les articles suivants différents aspects particuliers de l’engagement américain.